Fiche
18 STRUCTURATION DU TEMPS
LA MISE EN PLACE DU CALENDRIER AU CYCLE 1
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La notion de temps est une compétence transversale qui se construit
dans tous les domaines d’activités de l’école
maternelle. La relation du jeune enfant au temps est d’abord fortement
physiologique et affective (repas, repos, « heure des mamans »,…)
C’est dans les diverses activités de la classe
et dans la régularité et l’enchaînement de ces
moments (emploi du temps) que l’enfant commence à construire
les notions de chronologie, durée, rythme (cycle) ; à partir
de situations concrètes : plantations, élevages, cuisine,
chant, rondes, parcours, cahier de vie, récit … L’entreprise de représenter le temps doit être progressive. C’est un objectif très complexe qu’il ne faut pas imposer sans s’appuyer sur un événement attendu par l’enfant en veillant à adapter le codage à ses compétences.
Expérience des tout-petits à la rentrée = construction des repères (fin des pleurs) - I) Le calendrier : Son arrivée
dans la classe :
A quel moment commencer à construire le calendrier au cycle 1 ?
« Maîquesse ! C’est quand mon ‘niversaire ????… »
- II) Le calendrier : Sa mise en place progressive - III) Installer et construire un calendrier avec les élèves 1) Mise en place d’une première
bande temporelle en cours de petite section
2) Poursuite de cette bande temporelle après la fête et construction progressive de notre calendrier de classe 3) A la fin de la petite section 4) Le calendrier en moyenne section 5) Exemples d’échanges et de planifications de projets en utilisant notre calendrier 6) Organisation du travail sur le calendrier
3) Les anniversaires
EXPERIENCE DES TOUT-PETITS A LA RENTREE Construction des repères = fin des pleurs
Il faut donc aider l'enfant, en travaillant sur la succession régulière
des moments vécus à l’école, à construire
lentement, progressivement ses repères temporels. I ) LE CALENDRIER : Son arrivée dans la classe. A quel moment commencer à construire le calendrier
au cycle 1 ? La représentation du temps s’appuie sur la volonté
forte de ne pas oublier un événement, de l’attendre
en repérant son arrivée… La progression proposée ici propose donc de construire un calendrier
au cycle 1 à partir du repérage d’un événement
attendu par la classe.
Remarques sur les difficultés dues à l’âge
des élèves :
- comprendre qu’une photo ou un dessin représente un moment.
(Certains codages de déroulement de la journée utilisent des photos d’ateliers, de la sieste, de la récréation,…). Les élèves ont souvent une approche affective de ces images, ils ne les appréhendent pas dans le sens souhaité par l’adulte. (Ils se voient ou reconnaissent d’autres élèves sur les photos mais ne voient pas le moment représenté). Les dessins amènent cette abstraction. - comprendre qu’une case, une ligne ou une feuille représente une journée. Pour le jeune enfant, la journée se situe entre deux « dodos ». Il doit associer la durée de la journée à la case désignée (associer un espace à un temps donné).- connaître le sens de lecture Cette compétence est en cours de construction au cycle 1, on évitera les tableaux à double entrée pour commencer qui demandent une maîtrise experte du code social (on privilégiera les frises chronologiques). - situer le jour, le moment présent sur la représentation (le calendrier) Se repérer sur le calendrier, utiliser le code (pince à linge, bonhomme…pour indiquer « aujourd’hui »). - coder et décoder les évènements attendus
Pour faciliter l’entrée dans l’écrit, on pourra associer l’écrit à l’image ou au dessin (en début de cycle). II ) LE CALENDRIER : sa mise en place
progressive La représentation du temps se construit progressivement à
travers tout le cycle 1 (et même au-delà) à partir
d’évènements attendus, de moments vécus en
classe, …
- L’événement est codé avec les élèves
sur la dernière case (ou feuille) par un écrit et une photo
ou une image le représentant.
Pour matérialiser le temps qui passe, on déplace un objet (pince à linge, bonhomme, photo du groupe classe, …) de case en case. On situe ainsi le jour jusqu’à l’événement. Le repérage du jour sur le calendrier à l’aide d’un
objet ou d’une photo est l’élément clé
qui permet à l’élève de :
- repérer concrètement le moment vécu (aujourd’hui), illustré par l’objet
- Situer le passé proche (avant l’objet)
Dès le jeudi matin il s’agit de coder l’évènement « pas classe » ou « maison » du mercredi (dessin d’un maison)
Après l’événement, la première ébauche de calendrier ainsi constituée peut-être : - abandonnée, si les élèves ne semblent pas encore
prêts, tout en envisageant de tenter à nouveau de le remettre
en place à partir d’un autre événement de la
classe.
Une frise de ce type peut être construite au cours de la première
année du cycle, puis utilisée pendant la deuxième
année et le début de la troisième année (grande
section).
Les constats avec les élèves :
Une première prise de conscience de la notion de semaine dans un premier temps, puis progressivement de mois, pourra être abordée à partir des longues bandes (en grande section) : - construites au jour le jour mise en place de la notion de semaine. - construites à la semaine dès le lundi matin pour toute la semaine dans les grandes lignes, les autres événements importants sont placés progressivement au fil des jours mise en place de la notion de mois. La prise de conscience de la notion de mois ne peut se faire que si l’on
dispose de bandes sur un temps suffisamment long en amenant les élèves
à prendre conscience de l’assemblage des semaines et proposer
alors le découpage des bandes en mois. Il est à noter que chaque élève évolue à
son propre rythme et qu’il construit ses compétences dans
ce domaine en puisant progressivement dans les outils à sa disposition
sur le calendrier de la classe.
IV) LE CALENDRIER : un exemple de progression
sur 2 ans avec une classe de tout-petit/petits puis de petits/moyens
(Classe de Maryline BEAUBE) 1) Mise en place d’une première bande temporelle en cours de petite section : A partir d’une demande, d’un questionnement des enfants :
« dans combien de jours est la fête de Noël ? ».
2) Poursuite de cette bande temporelle après la fête et construction progressive de notre calendrier de classe : D’autres événements suivant cette fête m’ont
permis de relancer cette recherche : les vacances de Noël et Noël
à la maison. - Dans un premier temps : Pas de nom de jour inscrit
- Progressivement, au cours de l’année : Les temps importants à vivre ensemble sont représentés
sur le calendrier
3) A la fin de la petite section :
Les grandes vacances sont représentées à la même échelle afin que les élèves se représentent la durée par rapport à la longueur de la bande qui serpente dans la classe. On y note les anniversaires qui ont lieu pendant Juillet et Août ainsi que la rentrée des classes ! A la rentrée scolaire, suivant cette classe une deuxième année, j’ai repris ce calendrier après échange avec les enfants et l’ai réutilisé en début d’année, point de départ de notre nouveau calendrier. Une démarche similaire est possible en utilisant le calendrier de la classe précédente (ne pas jeter l’outil)
4) Le calendrier en moyenne section : - Ce calendrier s’étoffe progressivement et sert de base à nos planifications et organisations de projets. Grâce à lui, on peut s’organiser et anticiper sur nos activités à venir, mais aussi se souvenir. - Progressivement : - Les noms des jours sont repérés et écrits
associés à des évènements (on ne prend en
compte que ceux pouvant être identifiés par un évènement)
5) Exemples d’échanges et de planifications de projets en utilisant notre calendrier : - Pour les anniversaires du mois d’Avril : - La médiathèque le jeudi matin toutes les 3 semaines
: - La fête des mères : - Fanny ou Maryline…. Qui fait classe aujourd’hui
? - Remarques :
6) Organisation du travail sur le calendrier : Ce temps se situe en début de matinée, souvent en regroupement. L’enseignant peut aider à structurer, organiser, apporter
des compléments pour planifier en fonction des différents
projets en cours. V) Un exemple en grande section
- Une réflexion collective est menée autour de la question
: - d’abord les réponses à la question « un calendrier
pour ???? » A noter : Autour de la demande « Savoir la date » nous avons inventé des dates « mercredi 4 mars 1912 ; jeudi 24 juin 1423…. » ces dates fonctionnent en terme de type d’écrit mais nous avons précisé que ce n’étaient pas des dates réelles. Ce jeu de langage a permis de définir ce qu’était une date : jour - « numéro » (quantième) - mois et année. Un calendrier…pour… …savoir quel mois on est. - Dans un deuxième temps on définit les caractéristiques nécessaires aux calendriers pour répondre aux utilisations souhaitées (texte en vert ci-dessus)
2) Réaliser un calendrier pour repérer
un évènement : Par groupes de trois, les enfants réalisent un calendrier pour
ne pas oublier les jours de piscine (lundi)
pas d’abstraction (dessin de l’eau),
pas d’association case/jour,
pas de cycle de semaine (3 jours entre deux lundis et deux lundis qui
se suivent),
perception confuse d’un calendrier mensuel...
- Certains réclament des modèles d’écriture des jours de la semaine pour bien localiser les lundis sur la frise. Ils précisent leur demande en les dictant dans l’ordre (collectif). Les calendriers proposés sont analysés pour conserver la
réalisation accessible à tous et ne présentant pas
d’erreur (reprise du calendrier précédent en situant
correctement les lundis).
On privilégie la frise chronologique.
Cette frise est le point de départ à la progression précédemment présentée. Elle se socialise progressivement : les noms des jours apparaissent d’abord lorsqu’ils sont associés à un évènement de vie de classe, les jours de la semaine sont repérés progressivement…. 3)Les anniversaires en grande section En grande-section, les enfants ont souvent notion de leur mois de naissance
ou mieux de leur date de naissance. Il est possible d’utiliser un calendrier annuel sur lequel chacun
repère sa date d’anniversaire à partir de la lecture
de celle-ci sur la liste donnée par l’adulte pour l’ensemble
de la classe.
- repérage de son prénom, de sa date de naissance dans la
liste
- reconnaissance globale du mois sur le calendrier - recherche du quantième, écriture du prénom...)
Les enfants ne peuvent réaliser ce calendrier qui nous donnerait
la date…. Il s’agira d’abord de trier ces calendriers (repérer
l’année et mettre de côté les anciens pour ne
conserver que ceux de l’année en cours…) Un calendrier annuel est utilisé pour les anniversaires (voir ci-dessus). L’éphéméride :
5) De la frise chronologique au calendrier mensuel : La frise chronologique de la moyenne section peut être prolongée
en début de grande section (premier trimestre).
Les semaines sont découpées à partir des lundis (code social donné par l’adulte) et réorganisées en tableaux mensuels en s’aidant des couleurs ou des noms des jours et des quantièmes…. (Réalisé par les enfants avec la bande chronologique ce tableau mensuel sera ensuite reporté sur une feuille de couleur)
Chaque nouveau mois est mis en place sur une feuille quadrillée
sur laquelle les événements connus par avance sont codés.
Puis les évènements sont codés : - les anniversaires (report des indications du calendrier des anniversaires)
- choix du jour pour fêter les anniversaires qui ont lieu le mercredi,
le samedi ou le dimanche Pour faciliter l’affichage les feuilles des mois écoulées (de couleurs différentes) sont superposées en laissant apparaître le nom des mois passés. Seul le mois en cours est affiché. Gestion :
C’est le seul outil de repérage qui permet de différencier
clairement le matin et l’après–midi, de noter les
évènements spécifiques à chaque semaine.
« Maîquesse ! C’est quand mon ‘niversaire ????… » L’anniversaire est un événement souvent fêté
à l’école. Le besoin de codage serait sollicité après avoir fêté
le premier anniversaire (le ou les premiers anniversaires) pour que les
enfants donnent du sens à cet évènement de la vie
du groupe. « Mais maît’esse… c’est… quand… mon l’anniversai’ à moi ???? » Le langage permettra d’apporter le premier vocabulaire : c’est dans très longtemps, c’est dans une semaine, c’est mardi prochain, c’est le 4 Novembre, c’est passé….) Mais, le codage ne peut s’appuyer sur la notion de date (trop complexe) mais uniquement sur l’attente de l’événement soit la notion de chronologie : « passé « à venir » « avant » « après »… Exemple de représentation : - l’événement passé peut être codé par la photo de l’évènement accompagnée du prénom de l’enfant.
- l’anniversaire passé est matérialisé par les bougies du gâteau collées (les vraies) sous la photo (on peut aussi le matérialiser par la photo de l’évènement en classe : l’enfant soufflant les bougies du gâteau…) - le prochain anniversaire est celui du premier enfant de la frise dans
le sens de lecture qui n’a pas de bougie sous sa photo. (ou celui
après la photo du dernier anniversaire fêté en classe) On peut aussi choisir d’afficher uniquement la photo du prochain
anniversaire (et construire l’outil progressivement au fil des anniversaires)
; on code alors les anniversaires passés (bougies), le prochain
(photo sans bougie), les autres seront localisés dans le temps
par le langage de l’adulte (bientôt, après, dans longtemps…).
On propose aussi le vocabulaire social lié au temps (dans deux
jours, jeudi prochain, le 15 mars…). La représentation du temps n’est pas une fin en soi, elle
participe à la construction du concept comme l’ensemble des
activités de la classe.
Les outils, le codage utilisés doivent être adaptés
aux compétences des enfants et répondre à une nécessité
de repérage d’évènements vécus ou attendus.
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(Synthèse réalisée par Philippe MONDON, Maryline BEAUBE et Pascale FAMELART) | Pour revenir au menu, fermer cette fiche |